Placée au cœur des débats de la présidentielle, la grande réforme des retraites vient d’être lancée avec son lot d’interrogations et de questionnements. La réforme aurait dû voir le jour au cours du premier quinquennat du Président Macron. Toutefois, l’épidémie de Covid a stoppé les discussions et toutes les réformes en cours ont été abandonnées. Dans sa première mouture, il était question de mettre fin à notre système de retraite par répartition pour le remplacer par un système universel à points. Toutefois, cette idée a été abandonnée, car jugée trop compliquée à mettre en place. Si certaines des mesures envisagées semblent avoir été abandonnées, le Gouvernement ne semble pas disposé à revenir sur la mesure phare de cette réforme à savoir l’allongement de l’âge légal de départ en retraite à 64 ans. Ainsi, quelles sont les mesures phares de cette réforme des retraites ?
1ère mesure : Décaler l’âge légal de départ en retraite à 64 ans
Lors de son premier mandat, le Président Macron n’envisageait pas de reculer l’âge légal de départ en retraite. Il souhaitait supprimer les 42 régimes existants afin de les remplacer par un système universel à points. C’est en décembre 2019, lors du premier mandat, qu’Edouard Philippe dévoile les grandes lignes d’une réforme de retraite qui intègre notamment un âge pivot à 64 ans. Toutefois, en mars 2020, toutes les négociations et discussions s’arrêtent, les réformes sont suspendues pour cause d’épidémie mondiale de Covid.
Il faudra attendre la fin de l’épidémie de Covid, mais également le nouveau mandat présidentiel pour que les négociations reprennent. C’est début janvier 2023 que le gouvernement dévoile certaines mesures de la réforme des retraites avec notamment un allongement de l’âge légal de départ en retraite. L’âge de départ sera relevé progressivement de trois mois par an pour atteindre 64 ans en 2030. De plus, le nombre d’années de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein devra être de 43 ans dès 2027 au lieu de 2035.
2ème mesure : Relever le minimum de pension de retraite
L’augmentation du minimum de pension de retraite à 80 % du Smic net est également une des mesures importantes envisagées. Ainsi, la pension minimale des retraites serait indexée sur le Smic et non sur l’inflation. Cette pension minimale comprend non seulement la retraite de base, mais également la pension de retraite complémentaire.
Aujourd’hui, il existe un minimum contributif qui s’élève à :
● 8 970,87 € brut par an, soit 747,57 € bruts par mois, si vous avez au moins 120 trimestres cotisés au régime général
● et 8 209,62 € brut par an, soit 684,14 € bruts par mois, si vous avez moins de 120 trimestres cotisés.
Ce minimum de pension de retraite devrait être applicable aux retraités actuels et futurs ayant une carrière complète à temps plein payée au Smic.
3ème mesure : Supprimer les régimes spéciaux
La suppression de certains régimes spéciaux était une volonté du Président Macron. Les régimes spéciaux de retraite des industries électriques et gazières (IEG), de la RATP, des clercs et employés de notaire, de la Banque de France et des membres du Conseil économique, social et environnemental (Cese) sont concernés comme indiqué dans l’avant-projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale.
Il est prévu que tous nouveaux agents engagés seront affiliés au régime de retraite générale pour ce qui est de la retraite de base. En ce qui concerne la retraite complémentaire, ils seront affiliés à l’Agirc-Arrco sauf pour les employés de Cese qui seront affiliés à l’Ircantec qui est le régime complémentaire des contractuels de la fonction publique.