Lors d’une cession d’entreprise, il y a deux protagonistes qui n’auront pas la même approche quant au prix de cession de celle-ci. En effet, d’un côté le vendeur, qui lui va avoir tendance à rapporter le prix de cession en fonction d’un certain capital dont il a besoin pour mener une autre vie. De l’autre côté, l’acheteur, qui lui va se faire une certaine projection de la valeur de l’entreprise en fonction du financement et des résultats que celle-ci peut obtenir. Dans les deux cas, pour ces acteurs au cours de la cession et reprise d’entreprise, une part subjective vient influencer le prix de cession du cédant, mais aussi le prix d’acquisition que le repreneur entend mettre. Ainsi, pour une seule et même entreprise, cette part subjective influe directement le prix de cession et le fait qu’il peut exister différents prix. En effet, les raisonnements peuvent être différents d’un acheteur à l’autre et, de ce fait, il n’existe pas un seul prix de cession.
Toutefois, il est essentiel d’estimer une entreprise à sa juste valeur. Pour cela, il existe 3 méthodes d’évaluation d’une entreprise : la méthode à la valeur patrimoniale, à la valeur de rendement et à la valeur entrepreneuriale. Cette dernière méthode vise à estimer la valeur d’une entreprise en mixant les 2 autres approches. Cette méthode est la plus équilibrée, car elle prend en considération le passé et l’avenir de l’entreprise. À cela, il convient d’ajouter une valorisation des éléments immatériels, tels que le savoir-faire, les marques, l’image, mais aussi le portefeuille clients.
La valeur patrimoniale : une estimation de la valeur basée sur le “passé”
Cette estimation de la valeur patrimoniale est un calcul purement comptable à partir des éléments présents au bilan. Une première approche de base consiste à estimer qu’un bien, une entreprise, ne peut pas avoir un prix de cession inférieur à l’ensemble de ses actifs moins ses dettes. Depuis sa création, l’entreprise a fait évoluer la partie de ses actifs au bilan avec notamment des biens matériels, mais aussi des biens immatériels. Ainsi, différentes valeurs sont inscrites dans le bilan comptable, telles que l’actif immobilisé avec l’acquisition de bâtiment, d’équipement, de matériel informatique pour les immobilisations corporelles, mais aussi la valeur du fonds de commerce, les brevets, les frais de recherche et développement pour les immobilisations incorporelles. La valeur des marchandises en stock est également un élément du bilan qui est inscrite dans l’actif circulant. Il convient ainsi, de faire un état de toutes ces valeurs comptables et vérifier qu’elles reflètent concrètement leur valeur vénale, c’est-à-dire leur valeur de vente en l’état actuel.
Ensuite, il convient de retrancher à la valeur des actifs corrigés l’ensemble des dettes en cours de l’entreprise qui sont inscrites au passif du bilan. Cette valeur patrimoniale est en réalité la valeur inscrite dans les capitaux propres du bilan augmentée de la valeur de correction éventuelle des biens matériels.
Cette approche d’estimation à la valeur patrimoniale est un état du jour de la création de l’entreprise au jour de cession. C’est-à-dire une valeur basée sur le passé de l’entreprise sans prendre en considération une valeur théorique de son potentiel développement, son avenir.
Estimation basée sur la poursuite de la trajectoire actuelle : la valeur de rendement
Cette approche, dite d’estimation à la valeur de rendement, revient à évaluer une entreprise sur son potentiel de développement. Ce calcul financier est basé sur des hypothèses économiques relatives aux futurs profits de l’entreprise. Il convient de noter que ces valeurs sont incertaines. Un paramètre entre également en compte dans cette approche, c’est le projet de reprise qui est rattaché à un financement. Cette dette, que le repreneur devra rembourser, va être corrélée avec les potentiels profits futurs. Ce calcul du risque, établi sur la durée de l’emprunt, revient à diminuer les profits potentiels sur la durée de l’emprunt nécessaire au financement de l’acquisition.
Dans la pratique, cette valeur est déterminée en appliquant un multiple au résultat d’exploitation. Ce multiple diffère en fonction de nombreux paramètres, tels que l’activité de l’entreprise, sa taille et le contexte économique comme l’emplacement géographique. Pour exemple, ce multiple se situe entre 4 à 6 fois le résultat d’exploitation pour les petites entreprises et peut grimper jusqu’à 20 fois pour les grandes entreprises cotées.